Le plus beau cadeau
Montmorillon - Blois :
5 - 0
Dernier match de l’année, à deux
jours de Noël, ce Montmorillon-Blois fait peur. Il donne le frisson qui
préside aux rencontres décisives et effraie parce que tout semble être
soudainement trop beau.
Le temps est au froid et le terrain gelé. Seul l’hymne à l’UESM,
dont Francis Guillon vient de terminer l’enregistrement, peut en somme
réchauffer les 1500 spectateurs. Ceux ci ne savent pas qu’Alain Queyrel fête
ses 23 ans en ce 23 décembre. L’un d’entre eux encore moins. Il hurle une
minute avant le
repos
quelques propos désagréables à l’avant centre local. Trois réactions
s’offrent à ce genre de situation. L’une consiste à répondre verbalement à
l’agresseur. Une autre à hausser les épaules avec un rien de «j’m’en
foutisme». La dernière, enfin, à prouver balle au pied à l’importun que ses
remarques n’ont aucun fondement. Alain Queyrel est orgueilleux et
intelligent. Il range les premières solutions pour plus tard et choisit la
troisième. S’emparant du ballon à l’entrée du camp blésois, il en pourfend
l’arrière garde et décoche d’une vingtaine de mètres un tir aussi lourd que
précis. Dobraje est bel et bien battu, le regard vaguement admiratif. Son
calvaire ne fait pourtant que commencer.
Dès la reprise, Gatefait sur corner, selon sa bonne habitude,
dépose la balle sur la tête de Queyrel, qui l’expédie sous la barre.
Douze minutes plus tard, Alain Meunier tire à quelques mètres de
Dobraje. Queyrel surgit, coupe la trajectoire du ballon et ajoute un
troisième but.
Laissant à peine aux Blésois le temps de procéder à l’engagement,
Gatefait s’empare de la sphère, slalome dans la surface de réparation mais
est abattu par Lorenzo. Penalty pour Queyrel : 4-0.
A vingt minutes du coup de sifflet final, enfin, nouveau corner de
Gatefait et nouvelle tête de Queyrel. Cinq buts à zéro et cinq buts de
Queyrel. Le stade explose. Malheureusement, Gatefait entache la fête par une
réaction inutile à une agression de Lorenzo. Il est expulsé du terrain.
Alain Queyrel a reçu, néanmoins, son plus beau cadeau d’anniversaire en
présence de ses amis. Radieux, Lekkak ajoute que son pari est gagné. Pendant
ce temps, Bajou raconte sa conversation avec Devin sur le terrain. Feuille
de paye, niveau d’études scolaires, tout y est passé, le nouveau capitaine
montmorillonnais n’interrompant le dialogue avec son interlocuteur que pour
le tenir au courant de l’évolution du score...
Avec quinze points à la trêve, Montmorillon respire. Il fête en
beauté la victoire, l’anniversaire de Queyrel et la fin d’année chez
l’ancien président M. Tortiger. L’ambiance bat son plein sous les flonflons
de l’hymne à la gloire du club. S’il a plu parfois dans la maison, le soleil
vient de faire une entrée remarquée.
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